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L’autonomie n’est pas la liberté. Ces deux valeurs sont de puissants facteurs de motivation chez tous les êtres humains. Qui a des enfants a pu le constater dès leur plus jeune âge, dès peut-être leur naissance.

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Mais l’autonomie n’est pas la liberté et ces deux notions ne résonnent pas pareil en entreprise.

Dans mon pays, je suis libre de partir en vacances où j’en ai envie, de m’habiller à peu près comme je l’entends, de mener la vie que je pense être bonne, de me lever à l’heure que je veux le week-end (et encore…).

Dans une organisation, ma liberté est forcément restreinte. C’est le projet collectif qui guide une grande partie de ma liberté. Nicolas Bouzou dans « la comédie (in)humaine » compare l’autonomie dans l’entreprise à la voiture autonome : sa mission est d’amener ses passagers là où on lui demande, la direction lui est imposée, à elle de choisir les voies optimums. Elle est autonome comme le salarié devrait l’être : libre de faire des choix et prendre les décisions les plus judicieuses dans le respect du sens collectif. L’autonomie est ce qui est le plus efficace, à condition de respecter scrupuleusement les finalités de l’organisation (raison d’être, missions, visions et valeurs). Comme le répète Carlos Tavarès, le patron de Peugeot, tout le monde doit se retrouver sur un principe partagé : ce qui compte c’est l’avenir et la direction de l’entreprise.

Ce qui veut dire que l’autonomie n’est jamais l’absence de lois ni de contraintes. Le premier pas vers l’autonomie est sans doute la conscience des déterminismes qui m’obligent.

Le second, celui de la connaissance des champs de contraintes de mon environnement. En d’autres termes, la connaissance des règles du jeu, des fondamentaux métier, du non négociable de l’entreprise. Mbappé n’est créatif et performant qu’à la condition de respecter les règles collectives qui s’imposent à lui : cadres du terrain, règles, schéma de jeu du collectif (décidé par le staff technique), éthique…Il en est de même de tout champion, quelle que soit la discipline (artistique, sportive, commerciale, pédagoqique…). Le champion est plus autonome parce qu’il a beaucoup, beaucoup travaillé et répété, dans une discipline incessante. Noureev était soumis aux mêmes lois de l’apesanteur que vous et moi. S’il donnait le sentiment de voler et d’être plus libre, c’est qu’il n’a cessé de travailler et de connaître son corps à la perfection.

L’autonomie n’est pas de s’affranchir du jeu de contraintes mais de les dépasser.

Le troisième pas serait la conscience fine de mes forces, de mes propres limites et de mes besoins pour réussir. Cette conscience me permet d’intégrer à quel point nous sommes tous, au sein d’une organisation, en inter-dépendance : personne ne réussit seul. Cette conscience m’ouvre alors sur ma capacité à demander de l’aide et aller chercher de la ressource quand nécessaire.

Un chemin qui s’apprend….

Serge Griffon, Néom, l’infini des possibles

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Liberté, autonomie ?